Je suis née dans une région minière de France. Non, je ne suis pas née en Creuse, mais à Valenciennes, dans le Nord de la France. Les mines ont aussi joué un rôle important aux Pays-Bas, ce qui fait que ce sujet a toute sa place sur ce blog.
En regardant un téléfilm français cette semaine, je me suis rendu compte à quel point cette industrie était essentielle pour la région des Hauts-de-France. Ce nouveau nom de région me semble d’ailleurs toujours étrange... Pour moi, cela reste avant tout le Nord-Pas-de-Calais. Pourtant, l’exploitation minière était largement répandues en France. Voici une carte de leurs emplacements.
Le paysage de Raismes, où j’ai vécu un certain temps avec mes parents, porte encore aujourd’hui les traces de cette histoire minière. Je me souviens avoir fait la majorette devant la fanfare dans les rues bordées de corons. Les corons, ces habitations ouvrières typiques, formaient des quartiers emblématiques de l’urbanisme minier. Le quartier Sabatier en est un bon exemple. Ces maisons identiques, alignées le long des routes ou regroupées autour de cours, étaient souvent mitoyennes. Elles possédaient toutes un petit jardin, qui servait aussi bien à cultiver des légumes qu'à élever quelques poules. Cependant, certaines cités minières proposaient des habitations individuelles ou jumelées, appartenant toutes aux compagnies houillères.
Je me rappelle aussi les courses de cross en automne, dans la forêt, près des terrils et des mares, ces paysages si caractéristiques des régions minières. L’air était frais et humide, et l’odeur de la nature envahissait tout : celle des champignons, des feuilles mouillées, des arbres chargés d’humidité...
La mine était aussi une réalité sociale difficile. Je me souviens des difficultés économiques des familles de certains copains et copines, fils et filles de mineurs. La fermeture des mines les plongeait dans la difficutée. Et puis, il y avait les récits de la génération précédente, qui parlait des accidents de grisou, des maladies comme la silicose, et des conditions de travail éprouvantes, à des profondeurs allant de 330 mètres à 1,2 km sous terre.
Je me souviens aussi des cafés, animés dès le matin à la sortie des travailleurs de nuit. On y jouait au baby-foot et au flipper, et nous, les enfants, on venait y acheter des bonbons avec quelque centimes.
Les histoires des mineurs du Nord de la France ont été tres bien décrites par des auteurs comme Émile Morel, Émile Zola ou Hector Malot. Ces grands écrivains ont consacré de très belles pages à cet univers si particulier.
Plus d'info sur les corons